QATAR 2022 : Les Aigles, prêts à s’envoler
Pour la sixième fois de son histoire (1978, 1998, 2002, 2006, 2018 et maintenant 2022), la Tunisie disputera une Coupe du monde. Si les Aigles de Carthage ont été à chaque fois sortis au premier tour, ils espèrent, lors de cette édition qatarie, tirer enfin leur épingle du jeu.
Grande nation du football africain, l’équipe tunisienne est connue pour sa régularité à la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) qu’elle a remporté en 2004. Cette sélection est, toutefois, un petit poucet lorsqu’elle dispute la Coupe du monde. Pour preuve, en cinq participations, elle n’a jamais traversé la phase de poule, c’est-à-dire, les tours préliminaires par groupe en vue d’une qualification pour les matchs éliminatoires.
Après l’échec de 2018, où figuraient dans son groupe les futurs demi-finalistes qu’étaient la Belgique et l’Angleterre, la Tunisie veut faire de cette année 2022, une année de tous les records. Et elle a raison d’y croire. Il faudra donc se défaire de la France, championne du monde en titre, du Danemark et de l’Australie ; une tâche à la portée des Aigles de Carthage qui pourront compter sur de nombreux atouts.
Msakni et Khazri, deux expérimentés
Porté par le très technique Youssef Msakni, 32 ans, la Tunisie peut compter sur ce cadre polyvalent, pouvant jouer comme avant-centre, ailier gauche ou encore, milieu offensif. Absent de la dernière coupe du monde pour cause d’une blessure au genou, celui-ci souhaite bien performer au Qatar, pays dans lequel il évolue avec son club Al Arabi SC. Ce sera la première et probablement dernière Coupe du monde qu’il disputera. Star incontournable de l’équipe, son talent, sa vision du jeu, ses tirs à distance (comme sa frappe qui a éliminé le Nigéria en 8ème de finale de la CAN 2022) sont d’un grand apport.
n sélection depuis 2013, Wahbi Khazri, joueur montpelliérain, 31 ans, est une autre star de l’équipe ayant largement contribué à la qualification de la Tunisie du mondial de 2018, avec deux buts et deux passes décisives. Avec son expérience en sélection, nul doute qu’il prodiguera de bons conseils aux plus jeunes.
Jalel Kadri, l’adjoint devenu sélectionneur
Du côté africain, la particularité de cette Coupe du monde est que les cinq équipes ont à leur tête des sélectionneurs tous originaires du Continent noir. Le Cameroun a Rigobert Song, le Maroc a Walid Regragui, le Ghana a Otto Addo, le Sénégal a Aliou Cissé et la Tunisie a Jalel Kadri.
Ex adjoint de Mondher Kebaier, limogé après l’élimination des Aigles de Carthage en quart de finale de la CAN 2022 contre le Burkina Faso, Jalel Kadri a repris la sélection à quelques semaines des barrages comme intérimaire d’abordvant d’être conforté ensuite.
Avec pour lourde mission de qualifier la Tunisie en coupe du monde, celui-ci n’a pas failli aux objectifs attribués en écartant le Mali (1-0 ; 0-0) lors des barrages. Après avoir été adjoint en 2013 et 2021, c’est donc la première fois que ce coach de 50 ans prend la tête de la sélection. À noter qu’il a été tout de même, entraîneur dans des clubs évoluant aux Emirats, Arabie Saoudite, Tunisie, Libye mais aussi au Liban.
Le niveau de la formation tunisienne
Quart de finaliste de la dernière CAN, la Tunisie a,contre toute attente, éliminé au tour précédent, grâce à un sang froid létal, le Nigeria, l’un des grands favoris du tournoi. Cette rencontre symbolise, à elle toute seule, à quel point la Tunisie peut se transcender et déjouer les pronostics. En revanche, elle a des difficultés à confirmer son statut face aux équipes jugées plus faibles. Effectivement, la Tunisie, malgré quelques atouts offensifs, comme ceux mis en avant par Naim Sliti, a un véritable problème pour finir ses actions.
Toujours est-il que la défense est le point fort de cette formation qui a terminé première de son groupe de qualifications, devant la Guinée Equatoriale, la Zambie et la Mauritanie, avec seulement deux buts encaissés. Et le duel face au Mali, ensuite, n’a pas empêché les Tunisiens à garder leur cage inviolée.
Enoupe du monde, les attaquants adverses seront d’un autre calibre et cette défense aura fort à faire. La lourde défaite infligée en amical par le Brésil en septembre dernier a permis de tout remettre en perspective. Un mal pour un bien ? Le continent africain retient son souffle en faveur de ses ambassadeurs.