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QATAR 2022 : Le Cameroun peut-il remporter la Coupe du monde ?

Le 20 novembre prochain débutera la Coupe du monde tant attendue et controversée organisée au Qatar. Plusieurs sélections à l’instar du Cameroun ont déjà dévoilé leur liste de joueurs afin de disputer la compétition. Gagner une CDM fait partie du rêve de tout joueur de foot. Alors le Cameroun peut-il le faire cette année comme l’ambitionne et le claironne partout Samuel Eto’o ? Sans être prestidigitateur, essayons d’évaluer les chances des Lions indomptables à travers les forces en présence.

Le suspense est levé et les projections, aussi farfelues ou lucides les unes que les autres, peuvent foisonner. En levant le voile sur la liste des 26 joueurs qui représenteront l’équipe nationale du Cameroun à la Coupe du monde, Rigobert Song a, sans forcément le désirer, ouvert la voie à plusieurs supputations et conjectures sur le destin de sa formation. Évincé du groupe contre toute attente, Michael Ngadeu, le patron de la défense, ne prendra pas la route du Qatar. Il n’en suffira pas plus pour enflammer l’opinion publique, inquiète quant aux chances de survie de cette équipe au mondial.

Préparation peu convaincante, équipe expérimentale

Il est tout à fait légitime de s’interroger sur le niveau de cette formation qui peine à convaincre depuis quelques matchs. Qualifiés au forceps pour cette compétition, après avoir notamment éliminé les Algériens dans les ultimes secondes du barrage des qualifications, les Lions n’ont pas connu de victoires depuis lors. Au contraire, les prestations sont loin d’être reluisantes. Les matchs amicaux disputés respectivement contre l’Ouzbekistan (défaite 0-2) et la Corée du Sud (défaite 0-1) ont confirmé un manque d’automatisme criard dans tous les compartiments du jeu.

Avec une défense lente, un milieu qui se cherchait-sans Zambo Anguissa non sélectionné durant cette période- et une attaque balbutiante, les Lions ont déchanté face à ces deux formations. L’opposition du 8 novembre dernier face à la Jamaïque (1-1) s’est disputée sans la plupart des internationaux, prolongeant encore les doutes, à raison, sur le réel niveau de cette équipe, expérimentale au gré des rencontres. Et la dernière opposition amicale de ce vendredi face au Panama (1-1) n’a pas été des plus rassurantes. Une montée en puissance est vivement attendue au mondial.

De son côté, le sélectionneur plaide pour une stratégie : il s’agit, selon lui, d’une volonté de cacher son système de jeu à ses futurs adversaires afin de les surprendre dès la compétition entamée. Les railleries et quolibets entendus après les quelques contre-performances récentes seront de l’histoire ancienne, estime Eto’o, qui dit avoir été ravi de ces défaites et croit dur comme fer à une victoire finale du Cameroun. Le rêve est la matrice centrale des ambitions projetées.

La Suisse en entrée, le Brésil en dessert…

Pour rêver d’une victoire finale, il faudrait déjà passer la phase de poule. Le Cameroun n’a vraiment pas été garni par le tirage qui lui a réservé des adversaires au potentiel énorme, lesquels ont tous terminé premiers durant la phase des qualifications. Il s’agit de la Suisse, la Serbie et du Brésil.

Débutant la compétition par la très joueuse Suisse, huitième de finaliste sur les deux dernières CDM et tombeuse à plusieurs reprises des grandes équipes comme l’Espagne et le Portugal, le Cameroun aura fort à faire face à Embolo (Camerounais d’origine), Xhaka, Shaqiri ou l’increvable gardien Sommer.

La Serbie n’est pas moins redoutable avec son sérial buteur Mitrovic qui a permis à son équipe de dominer le Portugal à la dernière seconde des matchs de qualification pour la coupe du monde. N’ayant jamais traversé la phase de poule, cette équipe pourra en plus compter sur le soutien de Dušan Vlahović (Juventus) et Dušan Tadić (Ajax).

La rencontre tant attendue aura lieu contre le Brésil de Neymar, Vinicius, Rodrigo et compagnie. Tout le pays des Lions indomptables retient son souffle à l’approche de cette opposition contre l’un des plus grands favoris de la compétition, qui en est d’ailleurs le seul à être quintuple vainqueur. Un record mondial.  La dernière confrontation entre les deux équipes en compétition remonte à la coupe du monde 2014 et les Lions avaient reçu une sévère claque (4-1). En 2018, le Brésil avait battu les Lions en amical sur la plus petite des marges. Les Camerounais espèrent refaire l’exploit de la coupe des Confédérations de 2003, où la frappe des 25 mètres de Samuel Eto’o avait terrassé la Seleção. Bis repetita ? Osons rêver pour paraphraser l’autre.

Aucune victoire et dernier de sa poule durant les CDM 2010 et 2014

S’il est permis aux Lions de rêver d’un exploit dans cette compétition, face à des adversaires aussi aguerris, malgré un effectif plus que limité, il ne faut pas omettre les déconvenues de cette équipe durant les deux dernières coupes du monde qu’elle a disputées. Tant sur le sol sud-africain en 2010 que brésilien en 2014, les Camerounais ont terminé derniers de leur groupe sans obtenir le moindre point. Il s’agit à présent de colmater les brèches et prendre sa revanche. Samuel Eto’o vise plus loin, veut plus et voit grand.

Revoir les objectifs mais « impossible n’est pas Camerounais »

Et si nous ajustions nos objectifs en évitant tout simplement d’être ridicules durant cette CDM ? Être optimiste recommande aussi d’être réaliste. Après avoir été la risée du monde à de multiples reprises, redorer notre blason ne passe-t-il pas aussi par de bien meilleures performances couplées à une exemplarité comportementale ? Les problèmes extra sportifs au sujet de l’équipementier de l’équipe nationale auront-ils raison des performances sportives ?  Avec cet effectif, il est moins probable que le trophée soit soulevé mais il est tout fait possible d’élever le niveau de jeu et se hisser au moins en huitième de finale. Cela représentera en soi un sacré exploit compte tenu de ce groupe relevé dont la plupart des pronostics cantonnent les Lions à une énième dernière place. Dépasser cette prédiction, ce sera déjà une large victoire. À moins que les Lions refassent le coup de 1990 en se hissant cette fois au-delà des quarts de finale ? Tout est possible en football surtout avec cette équipe imprévisible et illisible. C’est tout le mal qu’on lui souhaite en tout cas.

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