Football : le roi Pelé est mort

La nouvelle n’était pas vraiment une surprise. Les allers-retours entre la résidence Guaruja et l’hôpital Albert-Einstein de Sao Paulo et le regroupement familial autour de son chevet laissait pressentir un départ imminent de la première star mondiale de football. Le brésilien Edson Arantes do Nascimiento plus connu sous le nom du « Roi Pelé » est décédé ce jeudi 29 décembre à l’âge de 82 ans, emporté par un cancer du côlon diagnostiqué il y a un an.

Une carrière incomparable

Né le 23 octobre 1940 à Corações dans l’état de Minas Gerais au sud du Brésil, Edson Arantes do Nascimiento dit Pelé est le fils d’un footballeur amateur. Très jeune, il rejoint Sao Paulo avec sa famille et intègre ensuite Santos en 1956, le club avec lequel il marquera sa légende. Âgé de 15 ans, le jeune Edson débute avec les équipes juniors, le début d’une ascension fulgurante.

Un an plus tard, Pelé est sélectionné avec le Brésil en juillet 1957 et disputera l’année d’après Suède, sa première coupe du monde. Compétition qu’il va remporter avec au passage, le titre du plus jeune buteur en Coupe du monde (contre le Pays de Galles en quart de finale à 17 ans et 239 jours). Quatre ans plus tard en 1962, il renouvelle l’exploit avec la Seleçâo et offre au Brésil en 1970, son troisième mondial, devenant l’unique joueur triple champion du monde.

Après un passage remarqué à l’équipe nationale, Pelé ira aux États-Unis où il est appelé à vulgarisé le football encore peu populaire à l’époque. Une mission exécutée avec brio, du moins en partie, au regard des résultats des sélections féminines américaines dans des compétitions internationales. Convoité par des grands clubs européens, Pelé va choisir de rentrer au Brésil pour joueur à Santos, ce club qui à qui il doit une part non négligeable de sa renommée.

Pelé, un homme engagé

Sa vie, le roi Pelé l’a consacré au football au point d’en devenir l’ambassadeur le plus emblématique de l’histoire. Une image qu’il va mettre au service des causes qui lui tiennent à cœur une fois hors du terrain. Il deviendra d’ailleurs ambassadeur de l’UNICEF. Devenu aussi Ministre des Sports Brésilien entre 1995 et 1999, ses actions vont permettre aux joueurs de bénéficier de plus de droits. Et même s’il a avoué qu’il aurait pu faire mieux pour l’égalité des races, Pelé représente aujourd’hui une lumière, celle qui donne de l’espoir aux jeunes issus de quartiers difficiles.

Le monde entier rend hommage au monarque

Considéré comme le plus grand footballeur de tout les temps – bien que contesté par son unique concurrent dans les années 1980, Diego Maradona -, c’est en toute logique que le monde du football lui a rendu un hommage mérité.

« Aujourd’hui, nous disons au-revoir au meilleur de tous les temps », a réagi sur Twitter Samuel Eto’o, double champion d’Afrique (2000 et 2002) avec le Cameroun et actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). « Avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a tout changé. Il a transformé le football en art », peut-on lire sur le compte Instagram de Neymar, l’attaquant brésilien du PSG considéré comme l’un des héritiers du Roi Pelé au Brésil. Comme pour marquer le caractère inter générationnel de ce grand joueur, « son héritage ne sera jamais oublié », a souligné Killian Mbappé, champion du monde avec la France en 2018. « Repose en paix », a quant à lui réagi ‘Lionel Messi, septuple ballon d’or et vainqueur du dernier mondial avec l’Argentine. Au-delà du foot, les hommages viennent de tous les milieux sportifs, et même de la politique.

Avec le départ de Pelé, c’est une page de l’histoire du football qui se tourne. « Une référence hier, aujourd’hui et pour toujours » comme l’a souligné Cristiano Ronaldo, pour qui aucun mot ne suffira à exprimer la douleur du monde du football.