Jeune étudiante à l’Université de Douala Kyliane Maëla Ndjiki découvre les jeux universitaires et décide d’entamer une préparation pour participer à la plus grande compétition universitaire au Cameroun. « En 2023, les Jeux Universitaires approchant, mon mindset change. Je commence à faire des podiums, obtenant le bronze au judo à l’ouverture de saison, au championnat national et aux Jeux Universitaires de Ngaoundéré en -48kg. » Des premières médailles en Judo et même en sambo par la suite «    En sambo, je prends la médaille d’argent à la Coupe du Cameroun en 59kg, malgré mes 50kg. Cette médaille m’ouvre ma première sélection à l’équipe nationale de sambo pour le championnat du monde à Yerevan, Arménie, mais l’équipe complète n’a pas pu se déplacer. » A-t-elle déclaré.

Une première absence au championnat du monde dû au sous-développement du Sambo au Cameroun. Une situation qui l’empêche d’évaluer sa progression dans de conditions optimales «En sambo, les catégories -54kg et -50kg étant vides au Cameroun, je dois souvent me surclasser chez les -59kg, ce qui est risqué. En 2022, à la Coupe du Cameroun de Sambo, je suis rentrée avec l’épaule droite et le coude gauche déboîtés à cause de ce sur classement. Je ne peux pas participer aux championnats d’Afrique en Sambo toujours à cause de ma catégorie car en Afrique le Sambo sport dame commence chez les 59kg » Un environnement fustrant pour l’athlète qui est obligée de mettre en danger sa santé pendant les entrainements dans ces deux disciplines « J’ai le même problème en judo et en sambo : les sparring partners. Je n’ai jamais eu de partenaires de ma catégorie (-48kg/-52kg), ce sont soit des garçons soit des filles plus lourdes que moi. Pour me protéger, je m’entraîne avec des garçons expérimentés qui savent m’attaquer sans me mettre en danger. »

 Du haut de ses 1m58, elle surpasse ces frustrations et arrive à s’offrir des échéances internationales. En 2024, elle fait partie de l’équipe du Cameroun qui représente le sambo pour sa première participation aux Jeux Africains à Accra, au Ghana. Les catégories en Afrique commencent à 59kg, elle a donc  suivi un programme de prise de masse pour atteindre 58kg en deux mois. Elle termine à une 5ème place plutôt remarquable. De retour au pays, l’occasion de briller sur la scène nationale se présente et kyliane Maëla Ndjiki va s’imposer sans partage « À mon retour du Ghana, je me concentre sur les Jeux Universitaires de Garoua 2024, où je décroche l’or en -52kg. » Une médaille appelant une autre, c’est en finale de coupe du Cameroun de Sambo 2024 qu’elle fera parler toute sa puissance en décrochant l’or dans la catégorie des -54kg. Etre championne du Cameroun à seulement 20 ans après autant de péripéties, Kyliane Maëla Ndjiki peut désormais rêver plus grand  « Ramener une médaille d’or olympique au Cameroun. Françoise Mbango et nos Footballeurs nous ont fait rêver, je veux poursuivre ce rêve. »

LES ORIGINES DU JUDO ET DU SAMBO

Le judo et le sambo sont tous les deux des arts martiaux. Le judo, qui signifie « la voie de la souplesse et de la non-résistance, » vient du Japon, tandis que le sambo (Самозащита без оружия – Samozashita bez oruzhiya – Autodéfense sans armes) vient de la Russie. Dans le sambo, on distingue le sambo sport et le sambo combat. Le sambo sport est un mélange de lutte et de judo (on a le droit d’attraper les pieds en sambo, un peu comme l’ancien judo), tandis que le sambo combat est similaire au MMA (Mixed Martial Arts), incluant pieds, poings, et coups de tête. Le judo se pratique en judogi (uwagi, zubon & obi – veste de judo, pantalon et ceinture correspondant au grade), et le sambo en kurtka, shorty & bortsovki (veste de sambo avec un passant pour ceinture, short et chaussures de lutte). Ce sont deux disciplines avec beaucoup de similarités mais très différentes en profondeur.