Avec 30 bulletins récoltés sur 53 votants, Kanizat Ibrahim a été élu le 12 mars dernier au sein du comité exécutif de la FIFA. La comorienne de 50 ans a ainsi devancé ses concurrentes directes Isha Johansen ( Sierra Leone) et Lydia Nsekera ( Burundi) qui ont récolté respectivement 07 et 13 bulletins de vote. Ce choix porté est le résultat d’un travail acharné par la femme d’affaires visant à accompagner le football en général et la jeune fille en particulier dans un contexte où son intégration et son intégrité ne sont pas toujours assurées.

Mme Kanizat Ibrahim vous venez d’être portée au panthéon du football mondial en intégrant le conseil de la FIFA. Comment appréciez-vous le choix porté sur votre personne par les différents délégués ?

Je suis profondément honorée et reconnaissante pour la confiance qui m’a été accordée par une grande majorité les délégués présents à la dernière AG de la CAF en me portant au Panthéon du football mondial.
Cette élection n’est pas simplement un hommage à mon parcours personnel, mais une reconnaissance du travail collectif que nous avons accompli au cours des quatre dernières années en Afrique, sous l’impulsion du président MOTSEPE et plus particulièrement dans le football féminin dont j’avais la charge.
Je mesure l’ampleur de cette responsabilité, et je vois en cette élection une occasion unique de porter la voix de l’Afrique, de promouvoir le football féminin et de continuer à œuvrer pour un football plus inclusif, plus équitable et plus accessible à tous. Je remercie tous ceux qui m’ont soutenue, et je m’engage à travailler sans relâche pour faire avancer les valeurs du football et de l’unité à travers le monde.

2- Du comité exécutif de la CAF au conseil de la FIFA, le tout en quatre années seulement. Comment vit-on une telle ascension ?

Cette ascension est à la fois un honneur et une immense responsabilité. Quatre années seulement séparent mon passage du comité exécutif de la CAF au conseil de la FIFA, et je le vois comme le fruit d’un travail acharné, d’une vision partagée et d’un engagement envers le développement du football en Afrique. Ce parcours est aussi le résultat de l’implication des femmes et des hommes qui ont cru en mon potentiel, mais aussi de tout un continent qui rêve de voir son football briller sur la scène mondiale.
Vivre une telle ascension, c’est aussi une aventure de croissance personnelle et professionnelle. C’est un apprentissage constant, une remise en question, mais aussi un immense privilège de pouvoir contribuer à la construction de l’avenir du football mondial. C’est une grande aventure qui commence pour moi.

3- Pendant quatre années vous étiez au cœur du développement du football féminin : Quel bilan faites-vous de votre passage Mme Kanizat Ibrahim?

Mon passage au cœur du développement du football féminin a été une expérience extrêmement enrichissante et gratifiante. En quatre ans, nous avons réalisé des avancées significatives dans plusieurs domaines, tant sur le plan institutionnel que sur le terrain. Nous avons travaillé sur la professionnalisation du football féminin, en soutenant la mise en place de structures adaptées, des championnats nationaux compétitifs et une meilleure visibilité des joueuses.
Nous avons également œuvré pour améliorer l’accès à l’éducation et à la formation des jeunes filles à travers le football, et encouragé des politiques de soutien et de financement pour les clubs féminins. De plus, la mise en place de formations pour les entraîneurs et les officiels a été cruciale pour renforcer la qualité du jeu. Bien sûr, il reste beaucoup à faire, mais nous avons posé des bases solides pour un avenir prometteur pour le football féminin sur le continent africain. Je suis fière de voir de plus en plus de jeunes filles rêver de carrière dans le football et, surtout, de commencer à briller au niveau mondial.

4- Pensez-vous que votre successeur Me Bestie KAZADI DITABALA soit à la hauteur des enjeux?

Je ne doute pas de ses compétences. Elle connaît le milieu sportif, et de part son profil elle saura mener à bien sa mission. C’est une femme de poigne. Je lui souhaite bon vent dans la continuité de nos projets pour les femmes.