Développement du Football : Mané ignore le Sénégal au profit de la France
Sadio Mané en procédant au rachat du club français de national 2, le Bourges Foot 18, refuse d’accepter la qualité croissante des formations de football au Sénégal pourtant les académies sont devenues le vivier des clubs Européens.
Depuis ce 25 octobre 2023, l’information du rachat du club de national 2 en France, le Bourges Foot 18, par Sadio Mané a envahi l’espace médiatique. Une action du joueur d’Al Nasser qui suscite des interrogations dans un contexte où plusieurs clubs professionnels en France notamment ont jeté leurs regards sur le continent en général et le Sénégal en particulier. Un fait qui n’est pas anodin car le Sénégal est devenu la première nation africaine à avoir tout remporté sur le continent en une saison.
Le Sénégal est Champion d’Afrique avec l’équipe sénior et les U-20, champions d’Afrique de Beach Soccer, et vainqueur du CHAN en Algérie avec l’équipe A’. Chez les dames, le Sénégal a participé à sa première CAN féminine en 2022 et pour une première fois aux barrages du mondial féminin. Toutes ces prouesses sportives avec des techniciens sénégalais sur les bancs de touche, mais visiblement insuffisantes pour créer chez le Ballon d’Or africain le désir d’investir dans le foot sénégalais.
De nos jours, les plus grands clubs français s’intéressent activement au football sénégalais et aux talents issus de cette formation. Le Paris St Germain par exemple dispose de 3 sites de son académie au Sénégal, notamment à Dakar, Saly et Malyka. L’Olympique Lyonnais de son côté a déplacé les jeunes de son académie de la France pour le Sénégal avec les jeunes de l’académie Sacré Cœur de Dakar et l’Olympique de Marseille a fait du Sénégal son vivier de talent. Malgré cela, la star sénégalaise a donc préféré investir dans un championnat où tout y est déjà en termes de développement.
Le Sénégal est l’une des plaques tournantes du foot africains avec 9 joueurs sénégalais évoluant en Ligue 1 française. Ce qui présente la capacité du football sénégalais à placer des footballeurs dans l’élite mondial et une opportunité d’investissement qui a été saisie par les autres. Que ce soit Sacre Cœur, Génération foot, l’Institut Diambars, ces clubs ont formé beaucoup de joueurs champions d’Afrique avec les lions de la Teranga.
Durant la conférence de presse à la mairie de Bourges, l’ex Bavarois a notamment évoqué le développement du football et du social dans cette commune. « On va travailler ensemble pour développer et structurer le club et le professionnaliser, le défi sera énorme, mais la population sera concernée et on y arrivera. Le maire et le président m’ont convaincu avec la volonté d’atteindre les objectifs immédiats », a-t-il annoncé.
Cette déclaration illustre bien le Sadio vainqueur du premier trophée Socrate de la FIFA. Seulement, cette déclaration aurait encore plus de poids si elle était en faveur des clubs de football et académies sénégalais qui sont dans des conditions plus difficiles que celles de la France. Sadio reste sénégalais, mais par ce rachat a tourné le dos à ces académies qui ont posé les jalons de la légende actuelle avant son arrivée à Metz.
Même pour l’histoire, elle aurait été plus belle de voir le champion d’Afrique, Ballon d’Or africain, deuxième au ballon d’Or FIFA procéder au rachat d’un club au sénégalais avec un projet de professionnalisation. Une action dans ce sens aurait sans doute emmené d’autres légendes à investir dans le rachat des clubs sur le continent au lieu d’offrir ce luxe à l’occident.
L’ancien international sénégalais Demba Ba a investi trois millions d’euros pour la construction d’un centre de formation en passe de faire du Sénégal le nouveau hub ouest-africain de formation des jeunes footballeurs. Il aurait été préférable de voir également Sadio suivre les pas de ces ainés dans ce processus de développement et non à chaque fois développer les clubs étrangers et attendre qu’ils viennent en retour acheter nos talents pour les faire encore passer des tests avant de signer des contrats pros.