MUNDO DE CAN : Le Cameroun à deux visages

Le Cameroun a connu une entrée en compétition manquée dans cette 34e édition de la CAN. Cela est dû à une équipe indisciplinée défensivement qui s’est laissé surprendre dans le premier quart d’heure. La Guinée Conakry, opportuniste, ne cache pas ses intentions et concrétise rapidement sa première offensive. Le jeune Mohamed Bayo profite d’un mauvais renvoi du ballon par Fabrice Ondoa, suivi d’une absence de communication entre Kemen et Ntcham, pour ouvrir le score. Dès la 10e minute, les Lions sont menés au score sans rien proposer. Le Sly national, privé de ballons, réussit à empêcher les remontées de balles ; la maladresse technique et la mauvaise coordination des Lions indomptables permettent à la Guinée Conakry de conserver son avance à la pause.

Le carton rouge qui change tout

Dans les arrêts de jeu de la première période (45+3), le capitaine guinéen Kamano commet une lourde faute sur Franck Magri et écope d’un carton rouge après l’intervention de la VAR. Le Sly, désormais en infériorité numérique, fléchit mentalement en seconde période et les Lions reviennent au score. À la 51e minute, Georges Kevin Nkoudou dépose un centre sur la tête de Franck Magri, qui inscrit le but de l’égalisation (1-1). Le deuxième but en sélection du Toulousain remotive le Cameroun qui domine la suite du match. Les statistiques en possession (69% pour le Cameroun), 5 corners, 6 frappes montrent suffisamment le nouveau visage offensif de la seconde moitié du match. Malgré cette domination, le Cameroun ne concrétise pas ses actions et finit par concéder le nul face à une Guinée Conakry en infériorité numérique pendant 45 minutes.

Franck Magri sur le couloir : le mauvais choix de Song.

C’est l’une des incompréhensions des choix tactiques de Rigobert Song face à la Guinée Conakry : Franck Magri est aligné sur le couloir et Toko Ekambi en pointe de l’attaque camerounaise. Un choix plutôt contre-productif pour l’animation offensive de l’équipe. Dans cette position, Magri, durant toute la première période, était plus dans un rôle de 5e défenseur que de 3e attaquant. S’il faut reconnaître son apport défensif aux côtés de Castelleto, il faut avouer que ce choix a condamné le Cameroun à évoluer avec deux attaquants face à la discipline défensive guinéenne.

Repositionné de manière plus axiale dans l’attaque, Magri marque sa présence dans les duels aériens qui ont fait défaut à Toko Ekambi en première partie. Cette position plus axiale permet à Castelleto de centrer en direction de la surface de réparation.

Le double visage du Cameroun (Distrait et Conquérant) lors de cette première journée est non seulement dû à la prestation mitigée du collectif mais également aux choix tactiques inadéquats du sélectionneur-manager. Le Cameroun, contraint au partage des points face à la Guinée Conakry, devra présenter un autre visage face au Sénégal, qui a battu la Gambie 3-0.