CAN 2025 : Et si le Mali était le Portugal de 2016 ?
Accroché par les Comores (0-0) lors de son dernier match de poule disputé hier, le Mali a bouclé la phase de groupes de la CAN 2025 sans la moindre défaite. Un parcours discret, parfois frustrant, mais révélateur d’une solidité mentale qui rappelle celui du Portugal lors de l’Euro 2016.

Il y a des équipes qui traversent les phases de groupes en imposant leur loi, et d’autres qui avancent à pas feutrés, refusant simplement de tomber. Le Mali appartient clairement à la seconde catégorie lors de cette CAN 2025. Sans éclat excessif, mais avec une résilience constante, les Aigles ont validé leur qualification pour les huitièmes de finale en restant invaincus, malgré un total modeste de trois points.
Même s’il ne fait pas figure de favori dans cette 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, le Mali avance avec une attente particulière autour de lui. Fort d’un parcours convaincant lors de la précédente CAN en Côte d’Ivoire, conclu par une élimination frustrante face au pays hôte, les Aigles abordent le tournoi marocain avec une ambition claire. Celui de faire mieux, sans forcément faire plus de bruit.
Une phase de groupes sans victoire, mais riche en enseignements
Dès leur entrée en lice, les hommes de Tom Saintfiet ont donné le ton. Opposés à la Zambie, les Maliens ont longtemps cru tenir une victoire inaugurale avant de concéder l’égalisation dans les ultimes minutes (1-1). Un scénario cruel, mais révélateur d’une équipe difficile à manœuvrer, déjà solide dans son organisation et son engagement.
Face au Maroc, pays hôte et grand favori au sacre, le Mali a ensuite livré l’une des prestations les plus abouties de la phase de groupes. Sérieux, disciplinés et audacieux dans leurs intentions, les Aigles ont tenu tête aux Lions de l’Atlas avec une maîtrise qui a surpris plus d’un observateur. Au point de semer le doute sur la capacité du Maroc à assumer pleinement son statut et à aller au bout de cette CAN tant convoitée.
La troisième sortie face aux Comores devait, sur le papier, permettre au Mali de valider sereinement sa qualification. Il n’en fut rien. Accrochés une nouvelle fois (0-0), les Maliens ont bouclé leur phase de poules avec trois matchs nuls en autant de rencontres. Un bilan comptable modeste, trois points seulement, mais suffisant pour se hisser à la deuxième place du groupe et décrocher un ticket pour les huitièmes de finale.
Un parfum du Portugal en 2016… sans les stars, mais avec l’essentiel
Un scénario qui, étrangement, rappelle celui du Portugal lors de l’Euro 2016. À l’époque, Cristiano Ronaldo et ses coéquipiers s’étaient qualifiés sans remporter le moindre match en phase de groupes, repêchés parmi les meilleurs troisièmes. Discrets, parfois critiqués, rarement flamboyants… avant de monter en puissance et de soulever, contre toute attente, le premier trophée majeur de leur histoire.
Bien sûr, la comparaison s’arrête aux contextes et aux trajectoires. Là où le Portugal pouvait s’appuyer sur des individualités de renommée mondiale — Cristiano Ronaldo, Nani, Pepe, Quaresma, le Mali ne dispose pas de noms aussi ronflants. Mais sa force est ailleurs. Elle réside dans un collectif soudé, une discipline tactique rigoureuse et une capacité à souffrir ensemble sans jamais rompre.
Dans les tournois majeurs, l’histoire l’a souvent démontré : il ne suffit pas de convaincre pour aller loin, il faut surtout durer. Et dans cet exercice, le Mali semble avoir appris de ses erreurs passées. Sans éclat excessif, mais avec une résilience remarquable, les Aigles avancent encore, portés par l’idée qu’un parcours ne se juge pas toujours à la phase de groupes.
Le Portugal de 2016 n’était pas annoncé champion. Le Mali de 2025 ne l’est pas davantage. Mais parfois, les plus belles histoires commencent précisément là où personne ne les attend.


